3ème vague, une écologie du spectacle vivant est un projet porté par Léa Tarral, Maxime Arnould et Aurélien Leforestier, se déclinant en une forme performative, un projet éditorial et des mises en rencontres entre artistes, penseur·euse·s, militant·e·s, public et institutions.

Nous sommes préoccupé·es par l’écologie. Écologie non pas entendue comme «protection environnementale », mais au sens de l’étude d'un milieu, de ses relations, de ce qui nous lie à un même lieu. Écologie entendue au sens d’une préoccupation face à la justice sociale et les conséquences intrinsèques du système capitaliste sur le vivant.

En 2019, alors que nous commencions à penser au projet, un paradoxe nous est apparu : dans nos vies personnelles, nous réfléchissons quotidiennement à l’écologie. Mais jusqu’à présent, nous n’avions pas vraiment cherché à transposer ces considérations à la création en art vivant, c’est-à-dire à notre travail.

Le point de départ du projet posait les questions suivantes :
- à quoi ressemblerait un spectacle qui respecterait ces logiques écologiques, tant d’un point de vue relationnel que des conditions de production et de diffusion, ou des conséquences esthétiques ?
- Quelles ruptures intimes et politiques sont possibles, nécessaires ?
- Est-ce que cela veut dire faire un spectacle dans le noir ?
- Mais aussi, quels décors recyclons-nous ?
- Peut-il y avoir une tournée ? Des festivals ?
- Qui pollue le plus : l’acteur·ice, la technique ?
- Que faire de la culpabilité ?
- Peut-on, ou doit-on, dissocier notre éthique citoyenne de notre éthique professionnelle ?

Les 3 membres du projet 3ème vague sont convaincus que pour repenser nos schémas de production, nos manières d'envisager l'art vivant à l'heure d'une crise sans précédent, nous devons mutualiser des savoirs et des pratiques, déjà mises en oeuvre par des militant·es d'autres sphères, au secteur de l'art vivant.

Nous n'inventons (presque) rien.

Nous pensons simplement réactualiser des propositions d'artistes qui depuis des décennies avaient réfléchi·e·s à ces situations. Nous tentons simplement de mettre en action ce qui nous tient à coeur, par une proposition intersectorielle.

Nous proposons une oeuvre qui ne tourne pas avec ses interprètes originaux, ce qui est à la fois une contrainte créatrice et une dynamique pour penser différemment nos manières de faire, à l'heure d'une prise de conscience (presque) généralisée de nos empreintes carbone.

Bien sûr choisir de faire voyager le kit spectacle plutôt que les artistes nous permet de réduire fortement l'empreinte carbone de ce projet. Ce choix implique d'imaginer un dispositif de transmission accessible et peu couteux. En tentant d'appliquer l'écologie dans notre secteur, le rapport entre durée de réalisation, temps de production et de diffusion doit être pris en compte. Proposer ce dispositif de tournée est pour nous une façon de produire une pièce un peu plus pérenne.

Cette façon de produire induit une modification des pratiques de diffusion, mais aussi les liens à créer entre publics, artistes et institutions. La crise covid a été une période pendant laquelle nous avons ressenti un sursaut du secteur des arts de "ne plus faire comme avant". C'est ce à quoi nous tentons de réfléchir, depuis notre position, puisque nous pensons qu'effectivement nous ne pouvons plus "faire comme avant".







Nous ne nous cantonnons pas à la réalisation d'une oeuvre performative : nous prenons à la lettre le sens du mot écologie soit l'étude d'un individu dans son milieu.

Depuis 2021 nous avons commencé à organiser des rencontres ouvertes, conférences et ateliers entre structures d'accueil, institutions, pouvoir subsidiants, public et artistes autour des questions qui naissent au sein de 3ème Vague.

La performance 3eme vague n'envisage pas la finalité "spectaculaire" comme résultat, mais met plutôt en avant la mise en forme d'une réflexion, qui se décline en 3 événements, dont l'esthétique varie selon les personnes qui la joue.

Le projet se décline également dans d'autres formes et formats comme une publication et un site internet. En réfléchissant à l'écologie appliquée à l'art vivant, nous ne voulions pas uniquement parler de la scène ou de ce qui l'entoure, mais des médiums qui lui permettent d'exister.

C'est pourquoi nous réfléchissons à la publication d'un livre, composé de plusieurs feuillets traçant l'archive de notre projet, toujours en lien avec notre réflexion écologique : un·e designeur·euse local, dans une pratique d'auto-édition. Réaliser une publication qui serait un objet de transmission relatif aux arts performatifs, mais aussi un objet militant, facilement transportable, peu cher. 



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